Academia.eduAcademia.edu
GUIDES ARCHÉOLOGIQUES DU MALGRÉ-TOUT La parure de Cro-Magnon à Clovis "Il n'y a pas d'Âge(s) pour se faire beau" sous la direcion de Pierre Catelain Nathalie Bozet et Giuseppe Vincenzo Di Stazio ÉDITIONS DU CEDARC - 2012 1 Bijoux et parures vestimentaires à l’époque mérovingienne (Ve-VIIIe s.) Constanin Pion* Introducion Les arisans du haut Moyen Âge ont produit une quanité remarquable d’objets de parure (bijoux et accessoires vesimentaires) que nous transmetent, principalement, les sépultures. Par une sélecion de pièces signiicaives provenant de trois ensembles funéraires encore inédits (Bossut-Gotechain en Brabant wallon, Quaregnon et Viesville en Hainaut), dont certaines sont d’ailleurs exposées pour la première fois, ainsi que quelques pièces issues des collecions du Musée archéologique de Namur, nous proposerons au lecteur une introducion générale aux objets de parure en Gaule mérovingienne, aux modalités de leur port au sein des costumes féminin et masculin, ainsi qu’à leur évoluion (ig. 1). Cete contribuion s’inspire amplement des nombreuses synthèses (aricles spécialisés, catalogues d’exposiion, etc.) consacrées à ces sujets1. Le cimeière, «miroir» du monde des vivants Assez paradoxalement, les cimeières s’imposent comme la source privilégiée pour nos connaissances de la vie quoidienne des populaions du nord de la Gaule mérovingienne (VeVIIIe s.). À cete époque, durant laquelle la praique de l’inhumaion a totalement supplanté celle de l’incinéraion, le défunt est inhumé vêtu de ses plus beaux efets, impliquant la présence de bijoux pour les femmes (ig. 2). Il est accompagné d’un matériel funéraire varié comme de la vaisselle (en céramique, en verre, en métal), des objets usuels (couteau, pince à épiler, peigne, forces, briquet, etc.) et, parfois, des dépôts alimentaires. Les hommes sont inhumés avec leurs armes. Le cimeière mérovingien relète ainsi un aspect de la vie des individus qui y reosent. De surcroît, le mobilier qu’il nous transmet autorise des études poussées sur l’arisanat et le commerce. Fig. 1 : Localisaion des sites présentés dans le texte. 1. Bossut-Gotechain ; 2. Bouvignes ; 3. Franchimont ; 4. Han-surLesse ; 5. Quaregnon ; 6. Samson ; 7. Viesville. Il importe cependant de souligner que cete praique de l’inhumaion «habillée» est surtout représentée entre Seine et Rhin, là où l’impact culturel des populaions franques a été le plus fort, ainsi que dans le monde germanique d’outre-Rhin. Elle est moins fréquente au sud de la Seine. De plus, la quanité et la qualité des mobiliers funéraires varient d’une tombe à l’autre. Sur l’ensemble des tombes d’un cimeière, la proporion de celles dotées d’un mobilier «riche» est relaivement faible car elles sont le fait d’une catégorie privilégiée de la populaion. Aux VIIe et VIIIe siècles, notamment sous l’inluence du chrisianisme, les praiques funéraires évoluent. Les cimeières, qui se développaient à l’écart de l’espace habité, vont progressivement se déplacer vers celui-ci, s’organisant dès lors autour de l’église du village ou de la ville, future église paroissiale dans bien des cas. C’est à ce moment que l’on observe une diminuion du dépôt de mobiliers dans les tombes, qui abouira à sa dispariion vers le milieu du VIIIe siècle au nord de la Loire. 165 Objets de parure et modes vesimentaires : sources et lacunes Le port des bijoux et des accessoires vesimentaires, ainsi que leur évoluion, déterminent pour une grande part l’image que l’on se fait du costume mérovingien, avec ce que cela peut engendrer parfois comme dérives «caricaturales». En efet, l’archéologie funéraire ne nous livre quasiment pas de restes du vêtement et de ses éventuels éléments de décor (broderies ou galons polychromes pour les texiles, décors estampés pour les cuirs), puisque dans la plupart des cas les maières organiques sont enièrement décomposées. Il arrive toutefois que des fragments de cuirs et de texiles soient pariellement conservés par les produits de la corrosion des objets métalliques qui se trouvaient en contact avec eux, mais ces vesiges sont trop ténus pour reconsituer l’habillement complet. La découverte excepionnelle de ils d’or, comme à Quaregnon par exemple (cat. 250f), témoigne des riches broderies que devaient arborer certains personnages de haut rang. Quelques rares sépultures ont bénéicié d’une conservaion excepionnelle nous permetant d’appréhender l’apparence du costume à l’aube du Moyen Âge. Nous pensons aux exemples fameux des sépultures de la cathédrale de Cologne (Doppelfeld & Weyres 1980 : 264-360) ou encore de celles de la basilique de Saint-Denis (Périn 2009), telle la tombe d’Arégonde (ig. 3) dont l’étude des restes organiques (texiles et cuirs) a permis une reconsituion précise du luxueux vêtement funéraire de la reine (Périn & Calligaro 2005 ; Périn et al. 2008). D’autres vêtements plus tardifs proviennent de reliquaires, comme ceux de l’église de Chelles (Seine-et-Marne) qui contenaient entre autres le manteau et la chasuble de la reine Bathilde († v. 680), ainsi que la tunique de l’abbesse Berille († v. 704) (Laporte 1988). Toutefois, ces témoignages concernent des personnages de haut rang et ne relètent pas la mode au quoidien. C’est donc à parir des objets de parure et des accessoires vesimentaires métalliques, parfois en os, ainsi que des rares fragments de issus ou de cuir conservés, que les chercheurs ont tenté des reconsituions hypothéiques du costume mérovingien et de son évoluion. L’emplacement du matériel dans la tombe joue un rôle prépondérant puisque, dans la plupart des cas, les pièces sont retrouvées à la place qu’elles occupaient sur le vêtement (ceintures et ibules) ou sur le corps (boucles d’oreilles, collier, bracelet et bagues). Arts du métal et techniques ornementales Les arts du métal connaissent un véritable épanouissement à l’époque mérovingienne. Bijoux, accessoires vesimentaires, armes et autres Fig. 2 : Bossut-Gotechain, vue d’ensemble et bijoux de la tombe 413 (2e moiié VIe s.). Photos O. Vrielynck & L. Baty © Service public de Wallonie (SPW). 166 du travail du bronze, esseniellement des moules (ibules, épingles, boucles, etc.), ont été découverts à Huy, à Namur (ig. 4) et à Tournai (e.g. Plumier et al. 2005 ; Willems 1973 : 57-59, pl. 47). Il convient d’évoquer la découverte récente d’une fosse détriique liée à la producion d’un atelier d’orfèvre datant du VIe siècle à Hames-Boucres (Pas-de-Calais). L’ensemble, tout à fait excepionnel pour la période, se compose entre autres de nombreux moules, de creusets et de fragments de pierres semi-précieuses, dont des grenats. Certains procédés décoraifs caractérisent les styles ornementaux de la parure mérovingienne, ainsi que leur évoluion2. Fig. 4 : Namur, Grognon. Fibules en bronze et leurs moules (VIe s.). Photo G. Focant © SPW. Les métaux moulés Fig. 3 : Reconsituion du costume de la reine Arégonde († v. 580) d’après A. Rast-Eicher et M. Volken. Dessin © F. Vincent. objets métalliques témoignent de la grande dextérité des arisans, des orfèvres et des forgerons. L’abondante producion de ces derniers contraste pourtant avec les maigres traces que laissent les ateliers de fabricaion. En Belgique, des vesiges Technique tradiionnelle de longue date, la fonte des métaux à la cire perdue (bronze, argent, parfois l’or) demeure la technique de fabricaion de base de la plupart des objets de parure (ibules, bagues, etc.), des accessoires vesimentaires (boucles et plaques-boucles de ceinture ou de chaussures, etc.) et d’autres objets usuels (garnitures d’aumônière ou de sacoche, accessoires de toilete, etc.). Le décor obtenu par fonderie peut être complété au burin ou au pointeau. Pour accentuer les jeux de contraste au niveau des surfaces, les arisans recourent à divers procédés tels que la dorure au mercure, l’étamage pour les alliages cuivreux (consistant à recouvrir le métal d’une couche d’étain pour lui donner un aspect argenté) ou encore la technique de l’émaillage et celle du nielle (pâte noire obtenue par la fusion 167 Ce qu’on a pris coutume d’appeler le «style coloré», ou «style polychrome», consitue l’un des traits culturels les plus signiicaifs de l’Occident du très haut Moyen Âge. Deux techniques décoraives le caractérisent : le «cloisonné» (style couvrant) et les pierres isolées «montées en bâtes». D’origine orientale (Proche- et MoyenOrient), le «cloisonné» s’est difusé entre la in du IVe et le Ve siècle en Occident, sans doute depuis les régions danubiennes (Kasanski et al. 2000 : 16 ; Scukin & Bazan 1995). Il consiste en l’inclusion de pierres, esseniellement le grenat (pierre peu uilisée durant l’Aniquité romaine), ou de verroteries colorées, dans un réseau plus ou moins complexe de cloisons métalliques soudées sur une plaine de même métal (or, argent, bronze, parfois fer). Les grenats reposent habituellement sur des paillons – feuilles d’or ou d’argent doré, gaufrées par estampage – qui permetent la rélexion de la lumière (ig. 5). Ce style fut surtout uilisé entre la deuxième moiié du Ve et le début du VIIe siècle. Il décore alors plaques-boucles de ceinture, ibules, chatons de bague, fermoirs d’aumônière et pommeaux d’épée. La célèbre tombe de Childéric († 481), découverte à Tournai en 1653, en consitue l’une des plus anciennes manifestaions pour l’Occident. Le décor cloisonné recouvre souvent la totalité de la surface des pièces, en s’adaptant à leur forme. Par ailleurs, il paricipe au traitement ani-naturaliste de certains objets à igures monstrueuses ou animales stylisées. Des analyses scieniiques ont récemment révélé que les grenats uilisés dans l’orfèvrerie cloisonnée provenaient esseniellement d’Inde et du Sri Lanka, témoignant de voies commerciales entre l’Orient et l’Occident (Calligaro et al. 2006-07). Vers 600, leur approvisionnement cesse pour des raisons encore diiciles à ideniier. Ils sont alors subsitués par des grenats européens provenant notamment de Bohême. La peite dimension des grenats qu’ofrent ces gisements aurait contribué en parie à la dispariion progressive, dans les premières décennies du VIIe siècle, du style cloisonné couvrant (Calligaro et al. 2006-07 : 128). On lui préfèrera alors la seconde variante du «style polychrome», celle des pierres ou verroteries «montées en bâtes», c’est-à-dire series dans des boîiers métalliques individuels de formes variées (carrée, triangulaire, ronde, en lunule) en tôle soudée (ig. 6). Les grenats se font alors plus rares et leur uilisaion se limite plutôt à des moifs décoraifs (animaux stylisés ou entrelacs, par exemple). D’autres techniques de décoraion seront uilisées conjointement à ce style comme les feuilles de métal décorées au repoussé ou estampées, les grèneis, les globules et iligranes d’or. Autant de techniques que l’on retrouvera dans l’orfèvrerie médiévale postérieure. Fig. 5 : Fibule polylobée. Décor cloisonné. Argent doré et grenat. Bossut-Gotechain, tombe 299 (dernier quart Ve-1ère moiié VIe s.). Photo L. Baty © SPW. Fig. 6 : Fibule ronde à umbo. Décor de cabochons montés en bâtes, de grenats et de iligranes. Les grenats forment le corps et la queue de trois oiseaux stylisés (la maière consituant la tête a disparu). Or, âme en bronze, verre et grenat. Bossut-Gotechain, tombe 143 (1ère moiié VIIe s.). Photo L. Baty © SPW. de cuivre et/ou de sulfure d’argent). Enin, le travail du repoussé et celui de l’estampage à parir d’une matrice décorée permetent d’obtenir d’autres types de décors. L’orfèvrerie cloisonnée 168 La damasquinure L’art de la damasquinure consiste à plaquer des feuilles de métal et/ou à incruster des ils d’argent, de laiton, voire d’or, sur un support de fer (ig. 7). D’origine orientale, cete technique fut uilisée épisodiquement au Bas-Empire et au début de l’époque mérovingienne (notamment sur des boucles ovales et des peites plaques), mais ce n’est qu’à la in du VIe siècle qu’elle réapparaîtra en Gaule pour connaître un incroyable essor qui perdurera jusqu’au VIIIe siècle. Elle se retrouve esseniellement sur les accessoires de ceinture, de chaussures et de jarreières, mais aussi sur certaines ibules, poignées et fourreaux d’épée ou pièces de harnachement. La damasquinure peut être monochrome (ils ou feuilles d’argent) ou, à parir de la seconde moiié du VIIe siècle, bichrome (argent et laiton). Fig. 7 : Plaque-boucle de ceinture. Fer damasquiné dont le décor, bichrome (argent et laiton), représente des monstres entrelacés. Bossut-Gotechain, tombe 335 (1ère moiié VIIe s.). Photo L. Baty © Service public de Wallonie. Dessin O. Vrielynck © SPW. Évoluion du costume et des objets de parure Les bijoux et les ibules sont généralement réservés aux femmes. Toutefois, certains de ces atributs se retrouvent excepionnellement dans des mobiliers masculins, mais leur présence répond alors à des moivaions autres que celles liées à l’ornement, de portée plutôt symbolique ou liée au statut. L’évoluion typo-chronologique des objets de parure en Gaule du Nord, grandement facilitée grâce aux travaux de «permutaion matricielle» (Legoux et al. 2009), ainsi que celle de leurs combinaisons et emplacements sur le corps, permetent de metre en évidence les grandes phases du costume mérovingien, entre le milieu du Ve et la in du VIIe siècle. La mode féminine, on s’en doute, est mieux connue, en raison du grand nombre d’objets de parure découverts. Fibules, boucles d’oreilles, bagues, bracelets et épingles Contrairement à l’époque gallo-romaine, le costume masculin mérovingien n’emploie plus la ibule comme élément de ixaion. Cete dernière devient donc caractérisique du vêtement féminin. Entre le milieu du Ve et la in du VIe siècle, la mode féminine est caractérisée par le port de plusieurs ibules (trois à quatre), scindées en deux groupes disincts : une ou deux au niveau de la poitrine, servant sans doute à fermer une pièce du haut du vêtement (robe, manteau ou voile), et une paire portée au niveau du bassin ou vers le haut des jambes (ig. 8). Les premières sont des ibules de formes diverses, rondes, polylobées, zoomorphes (oiseaux [cat. 222a, 243], chevaux [ig. 9], etc.) ou en forme de «S», et présentent parfois un décor cloisonné (cat. 225-229, 240b, 241b, 242, 245). Les secondes, presque toujours par paires, sont des modèles ansés asymétriques en argent (parfois doré) ou en bronze moulé (cat. 230-233, 240c, 241a, 244), dont l’une des extrémités présente des digitaions pouvant être incrustées de grenats. Le port muliple de ibules serait caractérisique des Germains occidentaux, notamment les Francs et les Alamans. Il relète, a priori, l’adaptaion du costume de l’Aniquité tardive aux goûts germaniques. En efet, les femmes vont adopter la tunique. Le port des ibules ansées, qui ixaient auparavant une robe au niveau des épaules, va dès lors se détourner de sa foncion originelle et s’adapter au costume local puisqu’on les trouve désormais au niveau de la taille. Leur foncion uilitaire reste discutée. Il n’est pas rare de retrouver au niveau de la tête des défuntes des épingles intervenant dans le mainien de la coifure et, au niveau des poignets, 169 Fig. 8 : Évocaion d’une femme habillée selon la mode vesimentaire du VIe s. Dessin © B. Clarys. Fig. 9 : Paire de ibules zoomorphes en forme de cheval. Argent doré. Bossut-Gotechain, tombe 88 (2e moiié VIe s.). Photo L. Baty © SPW. un bracelet métallique (bronze ou argent). Ces derniers sont ouverts et présentent un décor incisé ou moulé (cat. 223c, 235), zoomorphe dans certains cas. Au VIe siècle, se répand progressivement le port des jarreières à boucles et à pendants métalliques qui connaîtront un plus grand succès dans la seconde moiié de ce siècle et la première moiié du suivant (cat. 223e). Certaines femmes portent, suspendue à la ceinture, une grosse perle en verre (cat. 249), en ambre, plus rarement une boule en cristal de roche, enserrée dans une monture métallique, dont l’usage est diicile à cerner (Rajade 2009). Au côté gauche des ceintures pouvait être suspendue une châtelaine, ensemble composé de lanières et parfois d’anneaux en bronze moulé décorés ou non (cat. 222e, 240a), à laquelle étaient atachés des objets usuels ou de toilete (peigne, clé, couteau, forces, etc.), voire des porte-bonheur (dents ou canines d’ours perforées, coquillages, etc.). Vers 600, sous l’inluence des mondes méditerranéen et byzanin, le port des ibules muliples sera remplacé par l’usage d’un exemplaire unique de grand format, discoïde ou polylobé, recouvert d’une feuille d’or rivetée sur un support en argent ou en bronze, fermant le haut du vêtement à hauteur du cou (ig. 10, cat. 224a, 250b). Au style «cloisonné» succède celui des cabochons et des plaquetes de verre coloré montés en bâtes et accompagnés de moifs en iligrane. Cete évoluion des styles décoraifs trouve également son équivalent sur les bagues (Hadjadj 2007 : 94), les têtes d’épingles et les boucles d’oreilles. Complétant parfois la ibule, on retrouve sur la poitrine une grande épingle ixant les pans d’un vêtement ample ou ceux du voile que portent les femmes mariées. Au même moment se répand le port des châtelaines composées de chaînetes de bronze. Ces dernières peuvent comporter une rouelle, disque de bronze ajouré à décor varié (cat. no 251). À parir du milieu du VIIe siècle, la mode vesimentaire voit la subsituion progressive des grosses ibules par des types ansés symétriques de plus peite dimension (cat. no 250a). Portées par paires, ces ibules étaient fréquemment reliées par une chaînete. La dispariion de l’inhumaion habillée, au début du VIIIe siècle, ne nous permet plus de suivre par le biais des sépultures l’évoluion des 170 bronze moulé, en fer ou, pour les exemplaires les plus luxueux, en matériaux précieux voire rares (or, argent, cristal de roche, ambre, ivoire). Sur celles-ci s’aricule un ardillon, droit dans un premier temps puis à base scuiforme (en forme de bouclier). Certaines boucles sont associées à des rivets en bronze, scuiformes ou ronds. D’autres sont pourvues d’une plaque décorée (cat. 238) dont les exemplaires les plus sophisiqués sont cloisonnés. À la in du VIe siècle, les cuirs des ceintures deviennent plus larges. En témoigne l’appariion de grandes boucles, ornées de plaques, de contre-plaques et parfois d’une ou plusieurs plaques dorsales, généralement de forme carrée (cat. 237). Les ceintures deviennent de véritables supports de décoraion et paricipent pleinement à la parure du vêtement. Leurs surfaces sont inement décorées, notamment par la technique de la damasquinure (décor géométrique ou animalier). Cet art décoraif se retrouve également sur les boucles de chaussures ou de jarreières (cat. 223e). Les perles Fig. 10 : Évocaion d’une femme habillée selon la mode vesimentaire du VIIe s. Dessin © B. Clarys. modes vesimentaires. Toutefois, d’autres types de sources exploitables, notamment textuelles et iconographiques (manuscrits, fresques, etc.), se développent, mais surtout à parir de l’époque carolingienne. Accessoires de ceintures Hommes et femmes portaient la ceinture serrée par une boucle. Les boucles du VIe siècle sont généralement assez simples, de forme ovale, en Le dépôt de vaisselle en verre, fréquent dans les tombes du Bas-Empire et du début de l’époque mérovingienne, se raréie aux VIe et VIIe siècles. Ce constat contraste avec l’abondance de perles, principalement en verre, que nous livrent les sépultures du nord de la Gaule. Jamais, auparavant, la perle n’avait connu un tel succès. À itre d’exemples, les cimeières de Bossut-Gotechain (436 tombes) et de Viesville (145 tombes) ont livré respecivement quelque 8300 et 2000 perles. Les types (forme, couleur, décor, etc.) sont pariculièrement nombreux et variés, témoignant sans doute le mieux du goût prononcé des populaions mérovingiennes pour la polychromie (ig. 11). Des relevés minuieux s’imposent lors de la fouille pour permetre l’ideniicaion des types de parure et tenter leur reconsituion. Les colliers se portent au niveau du cou et se composent de perles aux dimensions variables et parfois de pendenifs en métal (or, monnaies perforées, etc.). Le nombre de rangs dans les assemblages varie mais n’est que rarement supérieur à deux (cat. 222c, 223d, 224b, 240d, 241c, 246a, 250c). Certains ensembles, pariculièrement élaborés, s’apparentent à des parures pectorales. Les bra171 Fig. 11 : Colliers de perles. Verre et ambre. Bossut-Gotechain. Photo L. Baty © SPW. 172 celets, portés au niveau des poignets, sont faits de grosses perles (cat. 222d, 224c, 246b, 250d). Des perles de peit format peuvent être brodées sur le vêtement, ainsi que des monnaies percées (cat. 224d, 247). Enin, des grosses perles, nous l’avons vu, sont suspendues à la ceinture ou aux extrémités de la châtelaine (cat. 249). Contrairement à certains préjugés, il arrive de retrouver des perles dans des sépultures masculines. C’est le cas, par exemple, des grosses perles associées à l’épée, ainsi que des perles (colliers, bracelets, parfois une perle ou un morceau) déposées auprès du défunt ou dans sa sacoche. Le verre (translucide ou opaque) et dans une moindre mesure l’ambre (probablement importé depuis la mer Balique) dominent les ensembles. D’autres matériaux, précieux ou non, peuvent être uilisés : le quartz (améthyste, cristal de roche), la sépiolite, le lignite, le jais, la terre cuite et le métal (alliage cuivreux, fer, or). Menionnons, enin, l’uilisaion occasionnelle d’éléments de remploi (romains, parfois gaulois) : perles, monnaies perforées, éléments de verreries réuilisés comme pendenifs (anse «delphiniforme» – en forme de dauphin –, fragment de lèvre ourlée, pied annulaire perforé). Comme pour le métal, peu de sites de producion verrière sont connus. Les seuls vesiges liés à la fabricaion de perles en verre proviennent, entre autres, de la vallée de la Meuse, à Namur, Huy (Péters & Fontaine 2005) et Maastricht (Sablerolles et al. 1997). Les perles en verre présentent souvent des traces (reliefs, stries, impuretés, traces d’ouils, etc.) qui nous renseignent sur la technologie de leur fabricaion. Trois techniques principales, déjà présentes durant l’Aniquité, peuvent être ideniiées (ig. 12) : la technique par enroulement, la technique par éirement et la technique du verre mosaïqué. La première consiste à enrouler une masse de verre fondu autour d’une ige de fer (le mandrin) en rotaion. Du nombre de tours et de l’épaisseur du ilet de verre dépend le format de la perle. Les perles «éirées» seraient, quant à elles, fabriquées à parir d’une masse de verre, à l’intérieur de laquelle est emprisonnée une bulle d’air, éirée jusqu’à l’obtenion d’un mince tube de verre creux. Ce dernier est ensuite découpé, sans doute à froid, en peits fragments de forme cylindrique. Il peut également être étranglé à distance régulière avant d’être secionné en segments simples ou muliples. Certaines de ces perles peuvent être recouvertes d’une feuille d’or ou d’argent. Les perles «mosaïquées» sont réalisées, quant à elles, par soudure d’éléments en verre polychrome préfabriqués, plats à l’origine et présentant des moifs variés (leurs, ocelles, etc.), enroulés autour d’un mandrin. Si les perles éirées sont exclusivement monochromes, les perles enroulées présentent une grande variété de décors (ig. 13). Les principales techniques de décoraion sont les ilets de verre monochrome appliqués (ondes, zigzags, spirales, entrelacs, etc.), les ponctuaions et les ilets polychromes torsadés ou non ; l’une et l’autre techniques pouvant être combinées au sein d’un même décor. Malgré plusieurs études importantes pour les régions allemandes (e.g. Koch 1977 ; Sasse & Theune 1996 ; Siegmund 1998) ou britanniques (Brugmann 2004), les perles sont encore peu exploitées dans le domaine des études typo-chronologiques pour le territoire de l’ancienne Gaule du Nord. Cependant, des recherches actuelles montrent qu’à l’instar des accessoires vesimentaires tradiionnels, ou autres mobiliers funé- Fig. 12 : Exemple des principales techniques de fabricaion des perles en verre. a. Enroulée ; b. Éirée ; c. Mosaïquée. Photos L. Baty © SPW & C. Pion © ULB. 173 Fig. 13 : Exemple des principales techniques de décoraion des perles en verre enroulées. a-c. Filet de verre monochrome (spirale, onde et entrelacs) ; d. Ponctuaions monochromes ; e. Ruban polychrome ; f. Filets polychromes torsadés ; g-h. Décor mixte. Photos L. Baty © SPW & C. Pion © ULB. raires comme la vaisselle en verre, l’évoluion typologique des perles devrait permetre une dataion précise des tombes concernées. Symbolisme religieux dans la parure L’implantaion du chrisianisme en Gaule mérovingienne marque un tournant capital dans l’histoire de l’Occident médiéval. Toutefois, l’archéologie peine à apprécier sa difusion dans les campagnes avant la in VIIe siècle. Certains symboles chréiens ou scènes chréiennes igurent sur des objets de parure (cat. 253), mais la quesion de leur interprétaion est délicate, surtout quand il s’agit de croyances religieuses (e.g. Dierkens 1991). Les convicions du porteur sont diiciles à évaluer sur base de ces symboles qui ont simplement pu être portés à l’instar d’autres moifs ornementaux. Certains objets, comme la châtelaine de Franchimont aux extrémités de laquelle sont suspendues trois croix à branches égales, incitent davantage à y voir une convicion religieuse de la part du défunt ou de son entourage proche (Dierkens 1991 : 118-119). La parure : relet d’exogamie et d’échanges culturels L’archéologie funéraire montre qu’une parie des accessoires des costumes féminins (objets de parure et port de ceux-ci) et masculins (armement) sont caractérisiques de chaque groupe germanique. Ce constat permet parfois de reconnaître, au sein des cimeières situés entre Seine et Rhin, des tombes féminines dont la mode ethnique et les objets de parure atestent une origine géographique «étrangère» : wisigothique, anglosaxonne, alamanique, thuringienne, voire danubienne, ostrogothique et lombarde (e.g. Kasanski & Périn 2008). Ces témoignages illustrent sans doute des cas d’exogamie, dont les sources écrites nous suggèrent l’existence dans le cadre d’ambassades, d’expédiions militaires, d’échanges matrimoniaux, etc. (Bierbrauer 1997 : 172-175 ; Kasanski & Périn 2008 : 212). Il arrive également que l’on retrouve des objets de parure féminine d’origine étrangère isolés (ibules, éléments de ceinture, etc.), qui témoigneraient plutôt de contacts et d’échanges avec les groupes germaniques voisins ou encore de la circulaion des personnes. 174 Conclusion Au delà de leur valeur esthéique, les bijoux et les accessoires vesimentaires mérovingiens sont riches d’enseignements sur les populaions qui les ont produits et portés. Leur étude améliore sans cesse nos connaissances sur l’arisanat et le commerce. Les éléments de ixaion que sont les ibules, mais aussi les pièces de ceintures et les perles, témoignent d’une évoluion signiicaive des goûts, des styles décoraifs et des modes vesimentaires féminines entre le milieu du Ve et la in du VIIe siècle, moment de la dispariion des dépôts funéraires dans les sépultures. De nombreux indices, notamment les issus et les cuirs, manquent cependant pour autoriser des reconsituions précises et iables du vêtement et de ses éventuels éléments de décor. Notes * Master en Histoire de l’Art et Archéologie, Aspirant du F.R.S.–FNRS, Université libre de Bruxelles. 1 2 Pour les modes vesimentaires, nous renvoyons principalement le lecteur à : Périn 2007 ; Walton Rogers 2007 ; Verslype 1997 ; Die Alamannen 1997 : 349-358 ; Die Franken 1996 : 672-711 ; Martin 1991a et 1991b, où il trouvera, par ailleurs, bon nombre de références bibliographiques supplémentaires ; plus généralement sur les Mérovingiens : Catteddu 2009 ; Die Franken 1996 ; Vallet 1995 ; Périn et Feffer 1987 ; Salin 1950-59. Sur les arts du métal, on lira : Die Alamannen 1997 : 359370 ; Dierkens 1997 ; Die Franken 1996 : 618-628 ; Périn & Feffer 1987 : 417-426 ; Roth 1986 ; plus pariculièrement sur les métaux moulés : Vallet 1982 ; sur l’orfèvrerie cloisonnée et le «style polychrome» : Kazanski et al. 2000 ; Calligaro et al. 2006-07 ; Arrhenius 1985 ; et sur la damasquinure : Menghin 1994 (étude générale) ; Plumier-Torfs & Legoux 1986 (pour la Belgique). Bibliographie Arrhenius B. – 1985. Merovingian garnet jewellery. Emergence and social implications, Stockholm. Bierbrauer V. – 1997. Les Wisigoths dans le royaume franc, in : Des royaumes barbares au Regnum Francorum. L’Occident à l’époque de Childéric et de Clovis. Actes des XVIIIe Journées internationales d’Archéologie mérovingienne. Saint-Germain-en-Laye, Musée des Antiquités nationales, 1997 (Antiquités nationales, 29) : 167-200. Brugmann B. – 2004. Glass Beads from early Anglo-Saxon Graves, Oxford. Calligaro T., Périn P., Vallet F. & Poirot J.-P. – 2006-2007. Contribution à l’étude des grenats mérovingiens (Basilique de Saint-Denis et autres collections du musée d’Archéologie nationale, diverses collections publiques et objets de fouilles récentes). Nouvelles analyses gemmologiques et géochimiques effectuées au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, Antiquités nationales, 38 : 111-144. Catteddu I. – 2009. Archéologie médiévale en France. Le premier Moyen Âge (Ve-XIe siècle), Paris. Die Alamannen – 1997. Die Alamannen, Stuttgart (catalogue d’exposition, Archäologisches Landesmuseum Baden-Württemberg). Die Franken – 1996. Die Franken. Wegbereiter Europas. Vor 1500 Jahren : König Chlodwig und seine Erben, Mannheim (catalogue d’exposition, Reiss-Museum Mannheim). Dierkens A. – 1991. Interprétation critique des symboles chrétiens sur les objets d’époque mérovingienne, in : Donnay G. (éd.), L’art des Invasions en Hongrie et en Wallonie. Actes du colloque tenu au Musée royal de Mariemont du 9 au 11 avril 1979, Morlanwelz (Monographies du Musée royal de Mariemont, 6) : 109-124. Dierkens A. – 1997. Lire la mort pour découvrir la vie. In : Les Francs, précurseurs de l’Europe, Paris (catalogue d’exposition, Musée du Petit-Palais) : 20-31. Doppelfeld O. & Weyres W. – 1980. Die Ausgrabungen im Dom zu Köln, Mayence (Kölner Forschungen, 1). Hadjadj R. – 2007. Bagues mérovingiennes. Gaule du Nord, Paris. Kazanski M. & Périn P. – 2008. Identité ethnique en Gaule à l’époque des Grandes Migrations et des Royaumes barbares : étude de cas archéologiques, Antiquités nationales, 39 : 181-216. Kazanski M., Périn P. & Calligaro T. – 2000. Le style polychrome au Ve siècle : orfèvrerie cloisonnée et pierres montées en bâtes, in : Périn P., Vallet F. & Kazanski M. (dirs), L’or des princes barbares : du Caucase à la Gaule au Ve siècle après J.-C., Paris (catalogue d’exposition, Musée des Antiquités nationales ; Réunion des Musées nationaux) : 15-18. Koch U. – 1977. Das Reihengräberfeld bei Schretzheim, Berlin (Germanische Denkmäler der Völkerwanderungszeit, Serie A, Band 13). Laporte J.-P. – 1988. Le trésor des saints de Chelles, Chelles. Legoux R., Périn P. & Vallet F. – 2009. Chronologie normalisée du mobilier funéraire mérovingien entre Manche et Lorraine, Condé-sur-Noireau (n° hors-série du Bulletin de l’Association française d’Archéologie mérovingienne), 3e édition revue et corrigée (1ère édition : 2005). Martin M. – 1991a. Zur frühmittelalterlichen Gürteltracht der Frau in der Burgundia, Francia und Aquitania, in : Donnay G. (éd.), L’art des Invasions en Hongrie et en Wallonie. Actes du colloque tenu au Musée royal de Mariemont du 9 au 11 avril 1979, Morlanwelz (Monographies du Musée royal de Mariemont, 6) : 31-84. 175 Martin M. – 1991b. Tradition und Wandel der fibelgeschmückten frühmittelalterlichen Frauenkleidung, Jahrbuch des römisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, 38-2 : 629-680. Menghin W. (dir.) – 1994. Tauschierarbeiten der Merowingerzeit. Kunst und Technik, Berlin (Museum für Vor- und Frühgeschichte, Staatliche Museen zu Berlin, Bestandskataloge, 2). Périn P. – 2007. Objets de parure et modes vestimentaires dans le monde mérovingien, in : Aillagon J.-J. (dir.), Rome et les Barbares. La naissance d’un nouveau monde, Venise (catalogue d’exposition, Palazzo Grassi) : 512-515. Périn P. – 2009. Les tombes mérovingiennes de la basilique de Saint-Denis. Nouvelles recherches interdisciplinaires, in : von Freeden U., Friesinger H. & Wamers E. (dir.), Glaube, Kult und Herrschaft. Phänomene des Religiösen im 1. Jahrtausend n. Chr. in Mittel- und Nordeuropa. Akten des 59. Internationalen Sachsensymposions und der Grundprobleme der frühgeschichtlichen Entwicklung im Mitteldonauraum, Bonn (Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 12) : 173-183. Périn P. & Calligaro T. – 2005. La tombe d’Arégonde. Nouvelles analyses en laboratoire du mobilier métallique et des restes organiques de la défunte du sarcophage 49 de la basilique de Saint-Denis, Antiquités nationales, 37 : 181-206. Périn P., Calligaro T., Poirot J.-P., Vallet F., Gallien V., Buchet L., Darton Y., Rucker C. & Rast-Eicher A. – 2008. Le costume d’Arégonde revisité, Histoire et images médiévales, 20 (juin-juillet 2008) : 46-49. Périn P. & Feffer L.-C. – 1987. Les Francs, Paris. Péters C. & Fontaine Ch. – 2005. Huy et le travail du verre à l’époque mérovingienne. Étude préliminaire du matériel trouvé rue Sous-le-Château et place SaintSéverin, in : Plumier J. & Regnard M. (coord.), Voies d’eau, commerce et artisanat en Gaule mérovingienne, Namur (Études et documents. Archéologie, 10) : 233-268. Plumier J., Plumier-Torfs S., Vanmechelen R., Mees N. & Robinet C. – 2005. Namuco fit. Namur du Ve au VIIe siècle, in : Plumier J. & Regnard M. (coord.), Voies d’eau, commerce et artisanat en Gaule mérovingienne, Namur (Études et documents. Archéologie, 10) : 219-231. Plumier-Torfs S. & Legoux R. – 1986. Les garnitures de ceintures et de chaussures damasquinées mérovingiennes en Belgique (fin VIe-VIIe s.). La permutation matricielle : essai d’application d’un traitement informatique, Documents d’archéologie régionale, 1 : 95-118. Rajade A. – 2009. Fonction des « grosses perles de ceinture ». Éléments de parure ou objets fonctionnels ? in : L’actualité de l’archéologie du haut Moyen Âge en Picardie. Les apports de l’expérimentation à l’Archéologie mérovingienne. Actes des XXIXe Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Marle (Aisne), Musée des Temps Barbares, 2008 (Revue archéologique de Picardie, 1-2) : 77-85. Roth H. – 1986. Kunst und Handwerk im frühen Mittelalter. Archäologische Zeugnisse von Childerich I. bis zu Karl dem Großen, Stuttgart. Sablerolles Y., Henderson J. & Dijkman W. – 1997. Early medieval glass bead making in Maastricht (Jodenstraat 30), The Netherlands. An archaeological and scientific investigation, in : von Freeden U. & Wieczorek A. (éds), Perlen. Archäologie, Techniken, Analysen. Acten des internationalen Perlensymposiums, Mannheim, 1994, Bonn (Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 1) : 293-313. Salin E. – 1950-1959. La civilisation mérovingienne d’après les sépultures, les textes et le laboratoire, Paris, 4 vol. Sasse B. & Theune C. – 1996. Perlen als Leittypen der Merovingerzeit, Germania, 74-1 : 187-231. Scukin M. & Bazan I. – 1995. L’origine du style cloisonné de l’époque des grandes migrations, in : Vallet F. & Kazanski M., La noblesse romaine et les chefs barbares du IIIe au VIIe siècle, Condé-sur-Noireau (Mémoires de l’Association française d’Archéologie mérovingienne, 9) : 63-75. Siegmund F. – 1998. Merowingerzeit am Niederrhein. Die frühmittelalterlichen Funde aus dem Regierungsbezirk Düsseldorf und dem Kreis Heinsberg, Cologne (Rheinische Ausgrabungen, 34). Vallet F. – 1982. Métaux moulés, techniques de production et conséquences sur la diffusion, Bulletin de liaison de l’Association française d’Archéologie mérovingienne, 6 : 67-70. Vallet F. – 1995. Les Mérovingiens. De Clovis à Dagobert, Paris (Découvertes Gallimard, série Histoire, 268). Verslype L. – 1997. Affections et désaffectation. La parure corporelle, l’ornementation vestimentaire et les usages funéraires au haut Moyen Âge, in : Moulin J. & Cahen-Delhaye A. (éds), La parure dans nos régions. De la Préhistoire au Moyen Âge. Actes du Colloque de la F.A.W. tenu à Mariemont le 15 novembre 1997, Bruxelles (Vie archéologique, 48) : 104-118. Walton Rogers P. – 2007. Cloth and Clothing in Early Anglo-Saxon England, AD 450-700, York (CBA Research Report, 145). Willems J. – 1973. Le quartier artisanal gallo-romain et mérovingien de «Batta» à Huy, Bruxelles (Archaeologia Belgica, 148). 176 CatalOgue Le cimeière mérovingien de Bossut-Gotechain Olivier Vrielynck Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie Le cimeière de Bossut-Gotechain se situe en contrebas des villages de Bossut et de Gotechain, sur la commune de Grez-Doiceau, en province de Brabant wallon. Il occupe un replat sur un lanc de vallée tourné vers le sud-est. Le sous-sol est consitué principalement de limon, sauf dans le quart sud-est du site où le substrat teriaire argilo-sableux aleure. Le site a été découvert en 2002 lors d’une campagne d’évaluaion du tracé d’un tronçon de la route N25 et fouillé entre 2003 et 2006 par le Service public de Wallonie et l’asbl «Recherches et Prospecions archéologiques en Wallonie». Devant le caractère excepionnel de la nécropole, les recherches ont été poursuivies au delà des limites de l’emprise de la route. C’est donc l’un des rares cimeières mérovingiens en Belgique à avoir été fouillé enièrement et l’un des plus importants par le nombre de tombes et la qualité des dépôts funéraires. Le cimeière comprend 436 sépultures à inhumaion datées de la in du Ve au troisième quart du VIIe s. ap. J.-C. Le nombre de tombes devait être plus grand mais l’érosion en a détruit beaucoup. Une tombe sur quatre environ a été pillée pendant ou peu après l’uilisaion du cimeière. Une occupaion antérieure, datée de l’âge du Fer, est atestée par un vaste fossé circulaire et des silos. Une parie du site a été perturbée par l’acivité humaine après l’époque mérovingienne (extracion de limon et exploitaion foresière). Le plan du site présente un développement globalement centrifuge. Le noyau central comporte les inhumaions de la in du Ve et du début du VIe s., orientées ouest-est et sud-nord. Cete dernière orientaion est abandonnée au cours de la première moiié du VIe s. Les rangées de tombes orientées ouest-est dévient, quant à elles, progressivement au cours des VIe et VIIe s. vers une orientaion sud-est/ nord-ouest d’abord, sud-sud-est/nord-nord-ouest ensuite. Les rares recoupements de tombes s’expliquent par l’oubli, à une période tardive, de l’existence de tombes anciennes. À côté des tombes en rangées plus ou moins régulières des sépultures isolées sont présentes, appartenant souvent à l’élite. Une tombe de cheval se trouvait à proximité du noyau ancien du cimeière. Dépourvue de mobilier, la sépulture a été datée au 14C (sur une dent) du Ve ou de la première moiié du VIe s. (1580 ± 30 BP). Tous les défunts ont été inhumés dans des contenants en bois, cercueils ou peites chambres funéraires. Les cercueils sont soit monoxyles (troncs d’arbre évidés), soit consitués de planches assemblées. L’inhumaion en tronc d’arbre évidé est majoritairement praiquée à la in du Ve et durant la première moiié du VIe s. Les cercueils assemblés, plus grands et réservés au début à l’élite de la société, deviennent la norme par la suite. Ils étaient probablement construits au moyen de chevilles ou de tenons, les clous et ferrures étant praiquement absents. Leur forme est rectangulaire, et ils étaient munis d’un couvercle plat ou en bâière. Tous étaient posés sur une paire de traverses en bois. Les peites «chambres» funéraires ne sont en réalité que de grands cercueils munis d’un second contenant pour le défunt. Ce mode d’inhumaion apparaît sur le site dans la seconde moiié du VIe siècle. Il est très à la mode durant les dernières décennies de ce siècle, période durant laquelle il ne semble pas réservé à une classe privilégiée de la populaion. La nécropole a livré un mobilier pariculièrement abondant : armes (13 épées, 2 angons, 16 boucliers, 57 haches, 52 scramasaxes et 87 lances), récipients (plus de 300 céramiques, une douzaine de verres, 2 bassins en alliage cuivreux, 3 cofres ou cofrets et 6 seaux), ustensiles divers (couteaux, hachoirs, forces,…), boucles de ceinture et de sangles molleières, monnaies (dont 9 en or), etc. De nombreux bijoux paraient les défuntes : le site a livré environ 130 ibules, 10 bracelets en alliage cuivreux, 20 paires de boucles d’oreilles, 20 bagues et plus de 8 000 perles en verre et en ambre montées en colliers, bracelets ou cousues sur des vêtements. Deux tombes féminines sont pariculièrement riches. L’une d’elles, la «Dame de Grez-Doiceau» comme elle a été surnommée lors de sa découverte, était parée d’un ensemble remarquable de bijoux et possédait une coife, peut-être un diadème, ornée de 28 appliques en or. Il s’agit de la plus riche tombe féminine mérovingienne exhumée en Belgique. Le mobilier de ces deux tombes, ainsi que d’autres pièces parmi les plus belles provenant du cimeière, sont exposé dans les salles mérovingiennes permanentes des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Bibliographie : Vrielynck 2007a, 2007b et 2008 ; Vrielynck & Vanmechelen 2009. Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes. 222. Ensemble de bijoux du VIe s. Bossut-Gotechain, tombe 224 Mérovingien ancien 1/2 (vers 500-550 ap. J.-C.) Biblio : Vrielynck 2007b : 60. 177 La défunte, de peite taille (entre 1,4 m et 1,5 m), était inhumée dans un cercueil en tronc d’arbre évidé équarri. Elle était parée d’un collier et d’un bracelet de respecivement ± 200 et 7 perles, de boucles d’oreilles à pendants polyédriques incrustés de grenats et d’une ibule aviforme découverte au niveau de la poitrine. Les grenats proviennent d’Inde. La tombe contenait également un pot en céramique, une demi-perle galloromaine et un anneau bouleté. 222a. Fibule aviforme Argent, grenat – H. : 3,3 cm Inv. 224.172 - Photo R. Gilles © SPW 222b. Boucles d’oreilles Argent, grenat – Ø : 3,7 et 3,4 cm Inv. 224.191-192 - Photo R. Gilles © SPW 222c. Collier de perles Verre et ambre Inv. 224. 1-158, 161, 171, 174-190, 195-205 Photo R. Gilles © SPW 222d. Bracelet de perles Verre, ambre et cristal de roche Inv. 224.162-163, 165-168 - Photo R. Gilles © SPW. 222e. Anneau bouleté Alliage cuivreux – Ø : 4,8 cm Inv. 224.169 - Photo R. Gilles © SPW 223. Ensemble de bijoux et boucles du VIIe s. Bossut-Gotechain, plan de la tombe 224 : 1. Boucles d’oreilles ; 2. Collier de perles ; 3. Fibule aviforme ; 4. Bracelets de perles ; 5. Anneau bouleté ; 6. Demi-perle en céramique siliceuse ; 7. Pot biconique en terre cuite. Bossut-Gotechain, tombe 374 Mérovingien récent 1/2 (600/610-660/670 ap. J.-C.) Biblio : Vrielynck 2007b : 25 (ig. 6), 46, 47, 51. Bossut-Gotechain, plan de la tombe 374 : 1. Collier de perles ; 2. Grosse perle celte en verre ; 3. Fragments de paire de boucles d’oreilles en alliage cuivreux ; 4. Bracelet ; 5. Paire de bagues ; 6a. Plaque-boucle de ceinture ; 6b. Ferret ; 7. Paire de plaques-boucles, contre-plaques et ferrets de sangles molleières. 178 La défunte était inhumée dans un cercueil rectangulaire posé sur deux traverses. Elle était munie d’un collier de perles, d’un bracelet métallique au bras gauche, de deux bagues sur le même doigt de la main gauche, d’une ceinture avec plaque-boucle et terminaison de lanière et de sangles molleières ixant bas et chaussures au moyen de boucles damasquinées. La tombe contenait également un peit pot en céramique et une perle celte. 223d. Collier de perles Verre et ambre Inv. 374.1-41, 43-44, 47-50, 66 - Photo L. Baty © SPW 223a. Plaque-boucle et ferret de ceinture Alliage cuivreux – L. plaque-boucle : 7,4 cm ; L. ferret : 9,7 cm Inv. 374.52 et 55 - Photo R. Gilles © SPW 223e. Ensemble de boucles de sangles molleières 223b. Deux bagues Alliage cuivreux – Ø int. : 1,7 et 1,5/1,9 cm Inv. 374.53 et 54 - Photo R. Gilles © SPW Fer damasquiné d’argent et de laiton – L. plaques-boucles : 4,9 et 5,1 cm ; L. plaques : 3,1 et 3,3 cm ; L. ferret : 4,2 cm MRAH, Bruxelles. Inv. 374.56-57, 59-61 - Photo L. Baty © SPW 223c. Bracelet Alliage cuivreux – Ø : 6,9/7,3 cm Inv. 374.51 - Photo L. Baty © SPW 224. Ensemble de bijoux du VIIe s. Bossut-Gotechain, tombe 143 Mérovingien récent 1/2 (600/610-660/70 ap. J.-C.) Biblio : Vrielynck 2007b : 49. La défunte était inhumée dans un cercueil rectangulaire posé sur deux traverses. Elle était munie d’une ibule ronde ixant un vêtement au niveau du cou, d’un collier de perles, d’un bracelet de trois grosses perles au bras gauche et d’une plaque-boucle de ceinture à la taille. La ibule, à umbo, est ornée de iligranes, cabochons et grenats. Les grenats représentent le corps et la queue de trois oiseaux stylisés. La maière qui remplissait les têtes a disparu. Une quinzaine de perles (cousues sur un vêtement ?) étaient alignées sur la colonne entre 179 le ventre et la poitrine. La tombe contenait également un pot en céramique. Quelques dents consituent les seules traces du squelete. 224a. Fibule Or, alliage cuivreux, verre et grenat – Ø : 4 cm Inv. 143.56 - Photo R. Gilles © SPW 224b. Collier de perles Verre et ambre Inv. 143.13, 22-52, 54-55, 57-58 - Photo R. Gilles © SPW 224c. Bracelet de perles Verre Inv. 143.9, 10 et 11 - Photo R. Gilles © SPW 224d. Perles de vêtement (?) Verre Inv. 143.2-8, 12, 14-21 - Photo R. Gilles © SPW 225. Fibule ronde cloisonnée Argent, grenats – Ø : 2 cm Bossut-Gotechain, tombe 21 Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 21.26 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 48 et 68 (ig. 2). Bossut-Gotechain, plan de la tombe 143 : 1. Collier de perles ; 2. Fibule ronde à umbo central ; 3. Objet indéterminé en alliage cuivreux ; 4. Plaque-boucle de ceinture en alliage cuivreux ; 5. Pot biconique en terre cuite. Fibule ronde cloisonnée à huit grenats indiens. Elle se trouvait sur le haut de la poitrine de la défunte. 226. Fibule quadrilobée cloisonnée Argent, grenats, verre – H. : 2,8 cm Bossut-Gotechain, tombe 91 Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 91.51 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 48. Fibule quadrilobée cloisonnée à seize grenats indiens, aux écoinçons ornés de quatre perles de verre blanc opaque. Elle se trouvait sur la poitrine de la défunte. 180 Fibules polylobées cloisonnées à 12 grenats indiens (un grenat manque sur une des ibules). Décor de iligranes au milieu. Elles étaient situées à la base du cou et sur la poitrine de la défunte. 229. Paire de ibules quadrilobées doubles Alliage cuivreux – Ø : 2,9 cm Bossut-Gotechain, tombe 328 Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.) Inv. 328.2 et 3 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 49. 227. Fibule ronde cloisonnée Argent, grenat – Ø : 3,8 cm Bossut-Gotechain, tombe 12 Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.) Inv. 12.78 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 48. Ces deux ibules se trouvaient à la base du cou et sur la poitrine de la défunte. 230. Paire de ibules ansées digitées Alliage cuivreux – L. : 8,8 cm Bossut-Gotechain, tombe 31 Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 31.160 et 161 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 49. Fibule ronde cloisonnée à 32 grenats provenant d’Inde et du Sri Lanka. Une seconde ibule idenique lui était associée. Elles se trouvaient à la base du cou et sur la poitrine de la défunte. 228. Paire de ibules polylobées cloisonnées Argent, grenats – Ø : 2,8 cm Bossut-Gotechain, tombe 299 Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.) Inv. 299.88 et 89 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 48. Fibules ansées à pied losangé et tête munie de cinq digitaions. Elles se trouvaient à hauteur du ventre de la défunte. 181 231. Fibule ansée digitée Alliage cuivreux – L. : 7,2 cm Bossut-Gotechain, tombe 78 Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 78.9 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 49. 234. Fibule ronde à umbo Alliage cuivreux – Ø : 3,8 cm Bossut-Gotechain, tombe 132 Mérovingien récent 1/2 (610/20-660/70 ap. J.-C.) Inv. 132.82 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 49. Fibule à pied droit et tête munie de cinq digitaions. La maière qui ornait les digitaions a disparu. La ibule se trouvait sous le fémur droit de la défunte. 232. Fibule ansée digitée Alliage cuivreux – L. : 5,7 cm Bossut-Gotechain, tombe 58 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 58.4 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 49. Fibule ronde à umbo central. Décor incisé d’ocelles et de traits. Elle se trouvait sur la poitrine de la défunte. 235. Bracelet Alliage cuivreux – Ø : 6,8 – 7,5 cm Bossut-Gotechain, tombe 266 Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.) Inv. 266.5 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 50. Fibule à pied droit, à tête munie de cinq digitaions. Elle était associée à une autre idenique, toutes deux situées à hauteur du ventre de la défunte. 233. Fibule ansée digitée Alliage cuivreux – L. : 6,7 cm Bossut-Gotechain, tombe 53 Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 53.5 - Photo L. Baty © SPW Biblio : inédit. Fibule à têtes munies de cinq digitaions dont deux en forme de têtes de rapaces. Elle était associée à une autre idenique, toutes deux situées à hauteur du ventre ou du bassin de la défunte. Bracelet à tampons décoré de moifs géométriques (croisillons et ocelles). Il se trouvait au bras gauche de la défunte. 182 236. Bague Argent – Ø : 2,1 cm B o s s u t- G o tte c h a i n , tombe 111 Mérovingien ancien 1/2 (vers 500-550 ap. J.-C.) Inv. 111.7 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 239. Boucle de ceinture Alliage cuivreux – H. : 5 cm Bossut-Gotechain, tombe 264 Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.) Inv. 264.4 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 46. Bague ouverte, ornée de trois sillons parallèles. Elle se trouvait au niveau de la main gauche du / de la défunte. 237. Ensemble de ceinture Fer damasquiné d’argent et de laiton – L. plaque-boucle : 11,5 cm ; L. contre-plaque : 8 cm ; plaque dorsale : 4,4 x 4 cm Bossut-Gotechain, tombe 335 Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.) Inv. 335.2, 3 et 8 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 47. Boucle moulée, à anneau de secion tronconique, ornée d’une représentaion stylisée de monstre serpeniforme. Ardillon incomplet (il manque la base) décoré de moifs géométriques. La nécropole mérovingienne de Pont-à-Celles/Viesville Gaëlle Dumont Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie Ensemble de ceinture comportant une plaque-boucle, une contre-plaque et une plaque dorsale. Le décor damasquiné bichrome représente des monstres serpeniformes entrelacés. L’ensemble se trouvait en posiion sur la taille du défunt. 238. Plaque-boucle de ceinture Alliage cuivreux – L. plaque : 5 cm Bossut-Gotechain, tombe 305 Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.) Inv. 305.5 - Photo L. Baty © SPW Biblio : Vrielynck 2007b : 46. «Fausse» plaque-boucle (la plaque et la boucle ne sont pas liées). Plaque et ardillon ornés d’ocelles. Elle se trouvait en posiion sur la taille du défunt. La nécropole a été fouillée par le Service public de Wallonie et l’Université libre de Bruxelles entre août 2005 et décembre 2006, préalablement à l’installaion d’une zone d’acivités économiques. Installée sur un versant orienté au sud, dominant le village actuel, elle compte 145 sépultures à inhumaion, mais à l’origine ce nombre était supérieur, étant donné la forte érosion qui a afecté toute la moiié sud du site. Le cimeière, qui a été intégralement fouillé, couvre une supericie de 2500 m² environ. Les sépultures sont toutes orientées selon un axe nord-est/sud-ouest et sont organisées en rangées irrégulières plus ou moins parallèles. Elles ne se recoupent en aucun cas, ce qui laisse supposer, d’une part, qu’elles étaient signalées en surface, d’autre part que le site a connu une occupaion relaivement courte et homogène. Tous les défunts ont été inhumés dans un cercueil en bois, lui-même déposé dans une fosse. Deux types de cercueils, représentés en proporions égales, se disinguent : les cercueils en troncs d’arbre évidés (monoxyles) et ceux formés d’un assemblage de planches. Quel que soit leur type, les cercueils sont atribués indiféremment aux hommes, aux femmes et aux enfants. Le choix de l’un ou l’autre semble plutôt relever de critères chronologiques, puisqu’ils sont réparis de manière assez signiicaive au sein du cimeière, 183 laissant penser que les cercueils monoxyles sont plus anciens que les cercueils assemblés. Enin, dans quatre cas, deux cercueils étaient emboîtés l’un dans l’autre, disposiif qui semble réservé à une certaine élite. L’acidité et l’humidité du sol ont eu raison des ossements, qui ne sont plus visibles que sous la forme de négaifs argileux de couleur sombre. Toute analyse anthropologique est par conséquent exclue, ce qui nous prive d’informaions telles que l’âge, le sexe et les pathologies. En l’absence de restes osseux, l’âge et le sexe des défunts doivent être déterminés à parir des observaions archéologiques : dimensions des cercueils et nature du mobilier. Les hommes sont souvent équipés d’un armement plus ou moins abondant, pouvant aller d’une seule arme à une panoplie complète. Le bouclier et l’épée sont rares et réservés à une certaine catégorie de défunts (trois cas à Viesville), tandis que les haches et les lances sont très fréquentes. Dans la plupart des cas, les hommes portent également une aumônière à la ceinture, bourse dans laquelle ils déposent de peits ustensiles tels que briquets et silex, pinces à épiler, pièces de monnaies et débris divers (galets, morceaux de verre ou perles romaines). Le signe disincif des femmes est la parure, qu’il s’agisse de ibules en argent ou en alliage cuivreux, parfois cloisonnées de grenats, de boucles d’oreilles en argent, de bracelets et de colliers de perles en verre ou en ambre. Plutôt qu’une aumônière, les sujets féminins portent parfois une mulitude d’objets (anneaux, fusaïoles, clefs, couteaux) suspendus à la ceinture par une ou plusieurs lanières qui consituent la châtelaine. Certains accessoires de vêtement sont mixtes, comme les boucles de ceinture, qui peuvent se présenter sous des formes et des matériaux variés. Des ustensiles tels que les couteaux et les forces sont également répandus tant chez les hommes que chez les femmes. Enin, les défunts sont, la plupart du temps, accompagnés de récipients qui contenaient peut-être des ofrandes périssables : les plus rares sont en alliage cuivreux, en fer ou en verre, tandis que les céramiques sont extrêmement fréquentes, au nombre de une à cinq par tombe. Nous avons pu metre en évidence quelques inhumaions «privilégiées» qui répondent à des critères variés : soin apporté au cercueil (par exemple, deux cercueils emboîtés l’un dans l’autre), abondance et qualité du mobilier. On constate également que ces sépultures présentent des dimensions hors normes, tant en surface qu’en profondeur. Dans deux cas, des couples sont aisément ideniiables, tant le mode de construcion des sépultures et les ofrandes sont similaires, mais il est impossible de déterminer les relaions entre ces tombes privilégiées tant que le matériel n’aura pas été étudié et daté avec précision. En efet, nous ne pouvons, à ce stade de l’étude, que proposer une fourchete chronologique assez large, allant du Mérovingien ancien 1 au Mérovingien ancien 3, soit une période qui couvre la in du Ve et le VIe s. En outre, quelques indices plaidant pour la première moiié du siècle se dégagent : peites ibules ansées digitées ou rondes cloisonnées de grenats, verrerie et abondance de céramique pseudo-sigillée. Seules trois plaques-boucles d’un modèle encore ancien nous renvoient au milieu ou dans la seconde moiié du VIe s., mais il faut signaler l’absence totale de mobilier typique du VIIe s. Bibliographie : Ansieau, Denis & Dumont 2006 et 2007 ; Ansieau & Dumont 2008 ; Dumont 2009. Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes. 240. Ensemble de bijoux de la in du Ve s. Viesville, tombe 90 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Biblio : inédit. Viesville, plan de la tombe 90 : 1. Collier de perles ; 2. Paire de ibules rondes cloisonnées ; 3. Quatre perles ; 4. Boucle de ceinture en fer ; 5. Paire de ibules ansées digitées en alliage cuivreux ; 6. Couteau en fer; 7. Anneau bouleté ; 8 et 12. Pots en terre cuite ; 9-11. Pots biconiques en terre cuite ; 13. Fond de cornet apode en verre. 184 La défunte, adulte, reposait dans un cercueil monoxyle. Une paire de ibules rondes cloisonnées en argent et grenats (cinq quariers centrés sur une peite perle blanche en verre) fermait un vêtement à hauteur des épaules. Une autre paire de ibules ansées digitées portant un décor incisé remplissait une foncion similaire au niveau de l’abdomen. Plus bas, entre les genoux, se trouvait un anneau bouleté à huit nodosités et orné de stries vericales. La parure est complétée par un collier de perles en ambre et en verre et par un bracelet de perles en verre. Un couteau en fer, un fond de cornet en verre et cinq pots en céramique consituent le reste de la dotaion funéraire. 240d. Collier de perles Ambre, verre, verre doré, verre argenté Inv. 090.019-036 - Photo R. Gilles © SPW 240e. Quatre perles Verre Inv. 090.012-015 - Photo R. Gilles © SPW 240a. Anneau bouleté Alliage cuivreux – Ø : 4,8 cm Inv. 090.007 - Photo R. Gilles © SPW 240b. Paire de ibules rondes cloisonnées Argent, grenats et verre – Ø : 1,6 cm ; ép. : 0,35 cm Inv. 090.016 et 017 - Photo R. Gilles © SPW 241. Ensemble de bijoux du VIe s. Viesville, tombe 24 Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.) Biblio : inédit. 240c. Paire de ibules ansées digitées Alliage cuivreux – L. conservée : 5,5 et 7,7 cm ; l. max. : 4,2 cm (tête) et 1,2 cm (pied) Inv. 090.010 et 011 - Photo R. Gilles © SPW Viesville, plan de la tombe 24 : 1a et b. Paire de ibules polylobées ; 2. Collier de perles. 3. Quatre perles en verre ; 4a et b. Paire de ibules ansées digitées ; 5. Boucle de ceinture à ardillon scuiforme en alliage cuivreux ; 6 et 7. Pots en terre cuite. 185 La défunte, adulte, était inhumée dans un cercueil assemblé, déposé sur deux traverses. Elle portait deux paires de ibules : la première à hauteur de la poitrine (ibules polylobées cloisonnées en argent et grenats, présentant huit quariers en forme de pétales et un ornement central en iligrane), la seconde au niveau des hanches (ibules ansées digitées portant un décor incisé). Un collier de perles en verre, quatre perles isolées (un bracelet ?) et une boucle de ceinture à ardillon scuiforme en alliage cuivreux composent également la parure. Deux pots en céramique avaient été déposés aux pieds du corps. 242. Paire de ibules rondes cloisonnées Argent, grenats et verre – Ø : 2,2 cm ; ép. : 0,3 cm Viesville, tombe 15 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 015.019 et 020 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 241a. Paire de ibules ansées digitées Alliage cuivreux – L. conservée : 4,8 et 6 cm ; l. : 3,4 cm (tête) et 1,3 cm (pied) Inv. 024.003 et 005 - Photo R. Gilles © SPW 241b. Paire de ibules polylobées cloisonnées Argent et grenats – Ø : 2,6 cm ; ép. : 0,4 cm Inv. 024.006 et 007 - Photo R. Gilles © SPW Fibules rondes cloisonnées, à huit quariers. L’ornement central est consitué d’une peite perle blanche en verre. Traces de dorure sur l’armature d’une des deux ibules. 243. Fibule aviforme Alliage cuivreux – L. conservée : 4,25 cm ; l. max. : 1,8 cm ; ép. : 0,2 cm Viesville, tombe 25 Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.) Inv. 025.004 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 241c. Collier de perles Verre, verre argenté Inv. 024.012-029 - Photo R. Gilles © SPW 241d. Quatre perles Verre Inv. 024.008-011 - Photo R. Gilles © SPW Fibule aviforme. L’œil est iguré par un cercle en relief, le plumage par un décor incisé recouvrant toute la face de l’objet. 186 244. Paire de ibules ansées à plateau en éventail Alliage cuivreux – L. : 6 et 6,5 cm ; l. : 2,5 et 2,7 cm (tête) et 1,8 cm (pied) Viesville, tombe 50 Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.) Inv. 050.005 et 006 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 247. Monnaie perforée Fibules ansées à plateau en éventail, présentant sept protubérances. Décor incisé sur la tête et le pied. Argent – Ø : 2,2 cm Viesville, tombe 14 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 245. Fibule quadrilobée cloisonnée Argent et grenats – L. : 1,8 cm ; l. : 1,8 cm ; ép. : 0,4 cm Viesville, tombe 72 Mérovingien ancien 1/2 (470/480-560/70 ap. J.-C.) Inv. 072.010 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. Fibule quadrilobée cloisonnée. Traces de dorure sur l’armature. 246a. Collier de perles Philippe I, Rome, émission 1 : 244 ap. J.-C. Avers : IMPMIVLPHILIPPVSAVG Buste radié, cuirassé et drapé à dr., vu de dos Revers : VIRTVS/A[V]G Virtus casquée, le sein dr. dénudé, debout à g., le pied dr. posé sur un casque, tenant un rameau et une lance inversée Antoninien : RIC 52 ; Eauze 780 (Ideniicaion : J.-M. Doyen) 248a. Collier de perles Ambre, verre, verre doré, verre argenté Viesville, tombe 14 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 014.039-092, 095-275 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. Ambre, verre, verre argenté Viesville, tombe 25 Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.) Inv. 025.022-024, 026, 029-031, 033-073, 075-088, 090-100, 102-103 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 246b. Bracelet de perles 248b. Bracelet de perles Verre, céramique siliceuse, sépiolite Viesville, tombe 14 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 014.008-017 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. Verre Viesville, tombe 25 Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.) Inv. 025.007-013 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 187 249a. Grosse perle «pendeloque» Verre Viesville, tombe 3 Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.) Inv. 003.003 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 249b. Grosse perle «pendeloque» Verre Viesville, tombe 9 Mérovingien ancien (VIe s.) Inv. 009.001 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. 249c. Grosse perle «pendeloque» Verre Viesville, tombe 147 Mérovingien ancien 1/2 (470/480-560/70 ap. J.-C.) Inv. 147.001 - Photo R. Gilles © SPW Biblio : inédit. menée en 2008 et 2009 sur la Grand’Place de Quaregnon (Hainaut). Les recherches de terrain et l’étude des données furent réalisées conjointement par l’asbl « Recherches et Prospecions Archéologiques en Wallonie » et le Service public de Wallonie. Les tombes furent mises au jour à l’emplacement même de l’église paroissiale Saint-Quenin qui occupait encore le site au début du XXe siècle. Une dizaine d’inhumaions orientées faisant usage de cercueils de planches assemblées en bois fut ideniiée. L’installaion de cete peite nécropole dut s’iniier au milieu du VIIe siècle, avec l’inhumaion d’une sépulture féminine privilégiée (F250). Cete tombe a livré un ensemble complet de parure et d’accessoires vesimentaires qui témoigne sans nul doute du statut pariculier qu’occupait la défunte au sein de sa communauté. L’uilisaion du cimeière dût se poursuivre durant la in du VIIe et la première moiié du VIIIe siècle avec l’appariion de sépultures dépourvues de mobilier funéraire. La faible ampleur de ce groupe est probablement moivée par un rassemblement de type familial autour d’une sépulture fondatrice, à moins qu’il ne s’agisse d’une inhumaion rassemblant les membres d’un même manse en un même lieu. L’étroitesse de l’aire funéraire observée et l’occurrence de recoupements semblent indiquer un espace structuré, probablement limité spaialement. Ce sera chose faite au VIIIe ou au début du IXe siècle, lorsque le traitement pariculier de ce secteur sera souligné matériellement par l’élévaion d’un premier édiice. Ces aménagements correspondent à un édicule en matériaux périssables observé sur trois lancs du groupe funéraire. Cet édiice, que nous pouvons sans aucun doute ideniier comme memoria ou chapelle cimétériale, posera les jalons de la première église paroissiale menionnée par les sources historiques dès le Xe siècle. Bibliographie : Denis 2010a, 2010b et 2010c. Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes. 250. Ensemble de bijoux du VIIe s. Quaregnon/Grand’Place, tombe F250 Mérovingien récent 2/3 (630/640-700/710) Biblio : inédit. L’ensemble funéraire mérovingien de Quaregnon/Grand’Place Marceline Denis Service public de Wallonie, Direcion de Hainaut-I, Service de l’Archéologie La découverte d’un ensemble funéraire mérovingien eut lieu dans le cadre d’une fouille prévenive La défunte était inhumée dans un cercueil de plan rectangulaire posé sur deux traverses. Elle était parée d’une ibule polylobée portée à hauteur de la poitrine, de deux ibules ansées symétriques retenant un vêtement sur le côté droit du corps, d’un collier et d’un bracelet consitués de perles en verre et en ambre. Deux épingles en alliage cuivreux et à tête sphérique furent découvertes : l’une posiionnée au sommet de la tête 188 de la défunte, l’autre, disposée le long de la jambe droite. Plusieurs dizaines de ines lamelles d’or torsadées furent découvertes à hauteur du cou et du torse de la défunte. Elles témoignent probablement d’un décor présent sur le vêtement dont l’organisaion est trop perturbée pour en resituer le moif. Une ceinture avec plaque-boucle damasquinée, contre-plaque et plaque dorsale se trouvait à la taille. Une pendeloque en ambre, présente à hauteur du bassin, était probablement suspendue à la ceinture. Enin, une boucle et un ferret témoignent d’un ornement de sangle molleière portée à la jambe gauche. 250a. Paire de ibules ansées symétriques Alliage cuivreux – L. : 3,9 cm ; l. : 1,8 cm Inv. 250-02.264-002 et -011 - Inv. 014.018a Photo R. Gilles © SPW 250b. Fibule polylobée en or Or, argent, alliage cuivreux, grenat et pâte de verre Ø : 5,6 cm ; ép. : 1,3 cm Inv. 250-02.264-001 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW Quaregnon, plan de la tombe F250 : 1. Épingle à cheveux ; 2a-c. Fils d’or ; 3. Collier de perles ; 4. Fibule polylobée en or ; 5. Paire de ibules ansées symétriques ; 6. Bracelet de perles ; 7. Plaque-boucle, contre-plaque et plaque dorsale de ceinture en fer damasquiné ; 8. Grosse perle «pendeloque» en ambre ; 9. Épingle en alliage cuivreux ; 10. Plaque-boucle et ferret de sangle molleière en fer. Fibule polylobée en or, maintenue sur une âme en alliage cuivreux au moyen de 8 rivets en argent. Le plateau est orné de ils d’or iligranés et cerclé de deux chaînetes de il d’or torsadé. Neuf cabochons en pâte de verre sont montés en bâtes. Les 71 grenats qui ornent la ibule proviennent de Bohême. 250c. Collier de perles Ambre et pâte de verre Inv. 250-02.264-021 à -093 et -089 à -100 - Inv. 014.018a Photo R. Gilles © SPW 189 250f. Fils d’or (ornement de vêtement) Or Inv. 250-02.264 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW 250d. Bracelet de perles Pâte de verre, alliage cuivreux et ambre Inv. 250-02.264-009, -12 à -20 et -101 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW 250e. Épingle à cheveux Alliage cuivreux – Ø : 1,6 cm ; L. : 2,8 cm Inv. 250-02.264-094 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW 251. Rouelle Alliage cuivreux– Ø : 6,3 cm (sans l'appendice de ixaion) Franchimont, Tombois, tombe 7 (?) Fin VIe-début VIIe s. ap. J.-C. Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN Biblio : Dierkens 1981 ; Renner 1970 : 152. Rouelle en alliage cuivreux avec appendice rectangulaire de ixaion, ajouré. Moif central : «triskèle» animalier (tête et corps incisés). Cercle extérieur décoré d'une frise de marches d'escalier, interrompue par un zigzag au niveau de l'appendice de ixaion. JLA 190 252. Épingle aviforme Alliage cuivreux, grenat – L. : 13,3 cm ; l. de la tête : 0,9 cm Samson, tombe 19 470/480-520/530 ap. J.-C. Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN Biblio : Marmol 1859-60 : 345-391 ; Dasnoy 1968 : 277-333. 254. Fermoir d'aumônière Fer, laiton, grenat – L. : 10,7 cm ; l. centre : 2,2 cm Han-sur-Lesse «Croix-Rouge», tombe 354 480-525 ap. J.-C. Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN Biblio : Dasnoy 1997 : 3-82. Fermoir d'aumônière en fer recouvert d'une feuille de laiton à décor gaufré et guilloché dans laquelle trois alvéoles sont réservées avec grenats enchâssés. Les extrémités évoquent des têtes d'équidés. JLA Bibliographie Tête en forme d'oiseau à bec crochu où l'œil est marqué par une alvéole remplie de grenats. Décor moulé. Moif central serpeniforme dans un double cadre rectangulaire dont le bord extérieur est guilloché. JLA 253. Plaque-boucle à décor chréien Alliage cuivreux – L. : 9 cm Bouvignies, Bouyet, contexte indertéminé Trois premiers quarts du VIIe s. ap. J.-C. Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société archéologique de Namur - Photo L. Baty © SPW Biblio : Oger 1900 : 80-83. Plaque-boucle trapézoïdale en alliage cuivreux de type aquitain. La boucle manque, ainsi que six des neufs rivets de ixaion d'origine. Au centre de la plaque, dans un cadre rectangulaire, décor incisé représentant de manière grossière le thème biblique du prophète Daniel entre les lions. JLA Ansieau C., Denis M. & Dumont G. – 2006. La nécropole mérovingienne de Pont-à-Celles/Viesville : premiers résultats (Ht), Chronique Archaeologia Mediaevalis, 29, Gand : 129-130. Ansieau C., Denis M. & Dumont G. – 2007. Pont-à-Celles/Viesville : nécropole mérovingienne. Premiers résultats, Chronique de l’archéologie wallonne, 14 : 65-66. Ansieau C. & Dumont G. – 2008. Pont-à-Celles/Viesville : nécropole mérovingienne. Suite et in de la fouille, Chronique de l’archéologie wallonne, 15 : 60-61. Dasnoy A. – 1968. La nécropole de Samson (IVe - VIe siècle), Annales de la Société archéologique de Namur 54/2 : 277-333. Dasnoy A. – 1997. Les cimeières d'Éprave et Han-sur-Lesse : la "Croix-Rouge" et "Sur-le-Mont", Annales de la Société archéologique de Namur 71 : 3-82. Denis M. – 2010a. Quand rénover révèle le passé : fouilles archéologiques prévenives sur la Grand’Place de Quaregnon (Hainaut), Les Cahiers de l’Urbanisme, 74 (mai 2010) : 76-79. Denis M. – 2010b. Regards sur l’établissement médiéval de Quaregnon (Hainaut), Bilan des campagnes 2008 et 2009, Chronique Archaeologia Mediaevalis, 33, Bruxelles : 55-60. Denis M. – 2010c. Quaregnon, Fouilles prévenives aux abords de la tour Saint-Quenin : campagne 2008, Chronique de l’archéologie wallonne, 17 : 89-91. Dierkens A. – 1981. Les deux cimeières de Franchimont. Fouilles de 1877-1878 (Musée archéologique de Nalmur. Documents inédits relaifs à l'archéologie de la région namuroise 1). Dumont G. – 2009. Une nécropole d’époque mérovingienne à Pont-à-Celles/Viesville, Cella, 113-114 : 5-26. Marmol E. Del – 1859-60. Fouilles dans un cimeière de l'époque franque, à Samson, Annales de la Société archéologique de Namur 6 : 345-391 191 Oger A. – 1900. Nos fouilles de 1897 à 1898, Annales de la Société archéologique de Namur 24 : 80-83. Renner D. – 1970. Die Durchbrochenen Zierscheiben der Merowingerzeit, Mayence. Vrielynck O. – 2007a. La nécropole mérovingienne de GrezDoiceau (Brabant wallon - Belgique), in : VERSLYPE L. (éd.), Villes et campagnes en Neustrie. Actes des 25e journées internaionales d'archéologie mérovingienne, Tournai, 17-20 juin 2004, Montagnac : 97-102. Vrielynck O. – 2007b. La nécropole mérovingienne de BossutGotechain, commune de Grez-Doiceau, Brabant wallon, Namur (catalogue d’exposiion). Vrielynck O. – 2008. La «Dame» de Grez-Doiceau (Belgique), in : Aillagon J.-J. (dir.), Rome et les Barbares. La naissance d’un nouveau monde, Venise (catalogue d’exposiion, Palazzo Grassi) : 358-359. Vrielynck O. & Vanmechelen R. – 2009. Bossut-Gotechain et Haillot (Belgique) : deux cimeières mérovingiens, deux expressions de la sépulture privilégiée, in : Alduc-Le Bagousse A., Inhumaions de presige ou presige de l'inhumaion ? Expressions du pouvoir dans l'au-delà (IVe-XVe siècle). Actes de la première table-ronde du Cinquantenaire du CRAHM, Caen, 23-24 mars 2007, (Tables-rondes du CRAHM, 4), Caen : 23-67. 192